Recherche scientifique. Un univers sexiste ?
La Fondation L’Oréal a mené une enquête auprès des lauréates du Prix L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science. Alexandra Palt, directrice générale de la Fondation L’Oréal, indique qu’il « y a de plus en plus de femmes scientifiques, mais toujours peu en haut de la pyramide ». 327 lauréates du prix, lancé en 1998, ont répondu à l’enquête. « 2/3 d’entre elles estiment que la culture de l’institution dans laquelle elles travaillent entrave la progression des femmes ».
Cela est dû, selon elle, au mode de fonctionnement très hiérarchique du monde de la recherche » […] qui reste très sexiste et n’en a souvent même pas conscience ».
Les horaires souvent atypiques, la précarité de l’emploi pour les jeunes chercheurs… sont autant de freins pour concilier vie personnelle et professionnelle. « La course à la publication scientifique pénalise également les femmes. Ne pas publier pendant 1 an peut entraver une carrière pendant longtemps ».
L’étude met en exergue le fait que 20 % des femmes scientifiques ont vécu des situations de harcèlement. Alexandra Palt estime, pour sa part, que sur ce sujet « les institutions scientifiques sont en retard sur les entreprises et la société ». Si, « en France, le CNRS a été précurseur en installant une Mission pour la place des femmes » et qu’il s’est doté, en 2018, d’un Comité parité-égalité, aucune structure similaire n’existe à l’Inserm (recherche médicale).