Reconversion professionnelle. Le CPF de transition professionnelle est le dispositif le plus utilisé
Si les personnes souhaitant se reconvertir peuvent activer différents dispositifs (pro A, FNE-Formation, TransCo…), elles mobilisent essentiellement le CPF de transition professionnelle (PTP), un dispositif individuel. A tel point que selon l’association paritaire Certif-Pro, les deux-tiers de la rallonge de 100 millions du plan de relance, qui financera 5 000 formations vers des métiers en tension ou du futur, étaient déjà engagés mi-mai. Quid des autres dispositifs ? Quelles sont les causes de leur faible succès ?
Remanié pendant la crise sanitaire, le FNE-Formation n’a pas fait l’objet d’une utilisation massive, comme chez nos voisins allemands. Seule la métallurgie s’en est beaucoup servi pour former ses salariés en activité partielle. Des remaniements ont eu lieu au printemps et la montée en charge opère. A l’Opco 2i, 62 millions sur 150 ont été engagés pour former 47 300 salariés de 4 200 entreprises, indique Stéphanie Lagalle-Baranès, directrice générale. 41 % des bénéficiaires sont des employés ou des ouvriers. Cependant, seules 3 % des formations donnent lieu à une « vraie » reconversion, avec un changement de métier. Le constat est plus mitigé chez l’Opco EP qui n’a dépensé que 5 des 38 millions affectés au dispositif, en raison de blocages administratifs qui viennent tout juste d’être levés par une circulaire.
Fin août, seuls 71 salariés volontaires, dont une quarantaine issue de 2 entreprises (Monoprix et Derichebourg), avaient intégré Transitions Collectives (TransCo), dispositif né pendant la crise sanitaire. L’enveloppe de 500 millions d’euros est donc à peine entamée. Trop complexe, nécessitant un accord GPEC pour l’entreprise aux emplois menacés, une vision à moyen et long terme… Une réunion de « retour d’expériences » aura lieu le 22 septembre entre la ministre du Travail et les partenaires sociaux pour d’éventuelles modifications.
Pro-A, née en 2018 avec la loi Avenir professionnel, n’a suscité que quelques milliers de demandes. Ce dispositif de reconversion, par l’alternance, au sein d’une même branche, séduit essentiellement l’industrie. Le ministère du Travail craint que la rallonge de 270 millions d’euros du plan de relance ne soit pas consommée.