Reportage. Ils ont reçu les premiers trophées bretons de la reconversion
Désormais électricien en domotique, menuisière, titulaire du BP coiffure ou encore pâtissière : Bruno Aubard, Anita Moutel, Carine Gangloff et Lydia Foucher ont fait appel à Transitions Pro Bretagne. Nous sommes allées à la rencontre des lauréats et de Valérie Rabaey, directrice de Transitions Pro Bretagne. Elle nous explique les dispositifs mobilisables et leurs parcours de transition professionnelle.
De gauche à droite : Les quatre lauréats, Bruno Aubard, Anita Moutel, Carine Gangloff, Lydia Foucher avec leur trophée remis par les membres du bureau de Transitions Pro Bretagne, comme Marine Barbier, à droite.
Le 22 septembre, à Rennes, quatre bénéficiaires des services de Transitions Pro Bretagne, ont reçu les premiers trophées régionaux de la reconversion. Lydia Foucher a créé son commerce de pâtisserie. Anita Moutel est devenue menuisière. Carine Gangloff a obtenu son brevet professionnel de coiffure pour reprendre un salon de quartier. Et Bruno Aubard a monté une entreprise d’électricité et domotique pour permettre aux personnes âgées ou en situation de handicap de rester à domicile.
Des réussites de transitions professionnelles
Les quatre lauréats ont fait appel à Transitions Pro Bretagne pour enclencher ces changements professionnels. Valérie Rabaey est directrice de la structure, elle explique : « L’idée, c’est de mettre en avant des réussites de transitions professionnelles. Nous avons lancé un appel à candidature aux personnes ayant bénéficié de l’appui de Transitions Pro Bretagne. Le jury a choisi les projets les plus représentatifs. »
Instruire des projets de transition professionnelle
La directrice rappelle que Transitions Pro Bretagne est une structure paritaire régionale interprofessionnelle créée en 2020, issue de la transformation du Fongecif Bretagne (1983-2019). Sa mission est d’instruire des projets de transition professionnelle de Bretons qui ont un contrat de droit privé. Les lauréats ont bénéficié des dispositifs mis en œuvre pour leur transition professionnelle. En 2022, environ 2 000 salariés bretons ont été accompagnés dans leur parcours de reconversion.
Valérie Rabaey : « L’idée, c’est de mettre en avant des réussites de transitions professionnelles. »
Changer de métier
Anita Moutel travaillait il y a quelques années encore pour une coopérative agricole. Aujourd’hui, elle façonne le bois : la Costarmoricaine est devenue menuisière. Pour y arriver, elle a bénéficié du Projet de transition professionnelle (PTP). Valérie Rabaey indique : « C’est un dispositif de financement qui permet de s’absenter de son poste de travail pour suivre une formation. Une fois que le dossier est monté et passe en commission paritaire, le contrat de travail est suspendu. »
Mais comment cela fonctionne-t-il ? La directrice précise : « Les personnes gardent le bénéfice du contrat de travail. Transitions Pro rembourse l’employeur. » À la fin de leur formation, les personnes reviennent dans l’entreprise. Elles décident alors si elles démissionnent ou pas. « Au total, plus de 70 % des bénéficiaires sont en emploi dans un métier en lien avec leur projet six mois après la fin de leur formation. C’est un bon taux de réalisation », dévoile Valérie Rabaey.
D’infirmier anesthésiste à technicien en électricité et automatismes du bâtiment
Bruno Aubard a, lui aussi, bénéficié du dispositif PTP. « Mais il en a ensuite enclenché un deuxième », commente la directrice de la structure bretonne. « Il s’agit du dispositif démissionnaire. Il permet de démissionner de son emploi et de percevoir l’allocation de retour à l’emploi pour concrétiser son projet de reconversion, de création ou de reprise d’entreprise. »
Bruno Aubard était infirmier anesthésiste. « Un jour, il y a un élément déclencheur. On ne se sent plus en accord avec son métier et ce qu’on nous demande de faire. » Après avoir exercé pendant plus de 30 ans, le Finistérien saute le pas. Il se souvient des « nombreux papiers qu’il a dû remplir et faire parvenir, mais aussi des bouleversements que cette transition implique. » En 2021, il obtient avec l’Afpa le titre professionnel de technicien en électricité et automatismes du bâtiment. Il est installé depuis un an et demi. Et le carnet de commandes de l’entreprise qu’il a créée est plein jusqu’en février 2024.
Les premiers trophées bretons de la reconversion ont eu lieu vendredi 22 septembre 2023 à Rennes.
Consulter un conseiller en évolution professionnelle
Valérie Rabaey souligne : « Pour que le dossier soit complet, les candidats doivent consulter un conseiller en évolution professionnelle. Les conseillers aident les candidats à construire leur dossier. Ces derniers font alors appel au groupement Évolution, à l’Apec ou Cap emploi. » Elle insiste : « C’est une démarche gratuite, obligatoire dans le cas du dispositif démissionnaire, mais tous les salariés y ont droit. D’ailleurs, je recommande fortement cette consultation. »
Transformer son expérience en diplôme
Parmi les dispositifs représentés lors de ces trophées régionaux, il y avait également la Validation des acquis de l’expérience (VAE). Carine Gangloff a obtenu son BP coiffure pour reprendre un salon de quartier à Brest. Transitions Pro finance ce dispositif depuis la crise sanitaire. Valérie Rabaey précise : « L’État nous le permet jusqu’au 31 décembre 2023. » En effet, la VAE est en pleine transformation.
Bientôt un Breton finaliste des trophées nationaux ?
Ces quatre lauréats représenteront la Bretagne aux premiers trophées nationaux de la reconversion, organisés par le réseau des Transitions Pro, Nouvelle vie professionnelle (Groupe AEF info) et Certif Pro. Prochaine étape : la sélection des quinze finalistes nationaux par un jury composé des partenaires de Transitions Pro. La finale se tiendra à Paris le 16 novembre prochain et désignera les cinq lauréats 2023.
Côté Transitions Pro, la prochaine étape, c’est la mise en place de deux dispositifs résultant de la réforme des retraites. L’échéance ? Le 1ᵉʳ janvier 2024. Affaire à suivre…