Reportage. Les métiers du transport et de la logistique s’adaptent au handicap

Dans le cadre de la semaine dédiée aux transports et à la logistique, nous nous sommes rendus à une rencontre à destination des acteurs de l’emploi, du handicap et des entreprises, présentant les dispositifs proposés par l’Agefiph en lien avec Aftral.

« Avec le handicap, chaque situation est différente. On adapte l’exercice à la personne. » Thomas Derrien, manager pédagogique pour Aftral, à Cesson-Sévigné, règle le simulateur de conduite du centre de formation. Avec ou sans pédales, « boule » fixée sur le volant pour le manier à une seule main : plusieurs configurations sont possibles.

Dans l’assistance, professionnels du secteur du transport et de la logistique, services publics de l’emploi ou anciens bénéficiaires sont venus découvrir ou redécouvrir les services proposés par l’Agefiph en lien avec Aftral, dans le cadre de la semaine du transport et de la logistique.

L’objectif de cette rencontre est de présenter les innovations technologiques et les outils de compensation du handicap qui permettent de créer de nouvelles opportunités d’emploi et de carrière dans le secteur.

L’un des exercices consiste, par exemple, à diriger le camion entre deux rangées de cônes qui serpentent, à l’aide d’une seule main, grâce à la boule fixée sur le volant. « C’est confortable, mais aussi très physique », souligne une participante.

La PECF, une évaluation des capacités

Ce type de simulateur est ainsi utilisé pour évaluer les capacités des personnes en situation de handicap à s’orienter vers les métiers des transports et de la logistique, dans le cadre de la pré-évaluation des capacités à la formation (PECF), service de l’Agefiph. 

Celle-ci dure une journée maximum. Elle permet, selon le résultat de l’évaluation, de régulariser un permis initial poids lourd, d’intégrer une formation en transport et logistique, ou encore de réorienter son projet professionnel. 

Aftral la met en œuvre à Cesson-Sévigné, comme dans trois autres de ses sites en France. « En une heure à une heure et demie, on teste l’effet de douleur et la fatigue. Le but, c’est de mettre la personne dans une situation extrême », indique Thomas Derrien. 

La PECF peut être sollicitée par la personne concernée ou un professionnel de l’insertion ou du maintien en emploi tels que France Travail, CAP Emploi ou Mission locale.  

 

Une fois les exercices terminés, place à la conduite en situation réelle, en ville. 

Une équipe pluridisciplinaire pour accompagner le projet

Une équipe pluridisciplinaire accompagne et valide le projet professionnel. « Un ergothérapeute réalise un diagnostic. Ensuite, l’ergothérapeute et le formateur mettent en place un scénario, en fonction du handicap. Puis, on effectue des essais de conduite sur le simulateur. » Il s’ensuit une vérification en situation réelle sur des véhicules aménagés et un plateau technique. 

« Cela permet aussi au primo-accédant, qui découvre le métier, de savoir s’il a la force nécessaire et à l’entreprise de savoir ce qu’il est en mesure de faire », explique Valérie Lardière, chargée de mission nationale handicap pour Aftral.  

Handi-truck, un camion-école pour garantir l’accès en formation

Récemment, une nouvelle étape a été franchie. Un accord conclu entre l’Agefiph, Aftral et l’Opco Mobilités a donné naissance à un « handi-truck », inauguré le 22 mars 2024 au Havre.  

Ce camion est équipé des dernières innovations technologiques pour garantir un accès à la formation au métier de chauffeur routier. Il comprend notamment un dispositif permettant de capter les sons intérieurs et extérieurs et de les retranscrire visuellement, pour les personnes sourdes. Mais aussi, des commandes centralisées et des pédales inversées pour les personnes en situation de handicap de l’appareil locomoteur 

Le camion-école, déjà récompensé par deux prix, se déplace de centre de formation en centre de formation, partout en France. De nouvelles opportunités pour les personnes en situation de handicap.