Sanitaire. Accélération des fermetures de pharmacies
L’an dernier, 226 pharmacies ont fermé, un chiffre en hausse de 17 % par rapport à 2017 et un record. En 10 ans, 1 556 officines ont disparu. La France métropolitaine compte actuellement 20 966 pharmacies. Malgré ce constat, l’Ordre des pharmaciens temporise : le nombre de pharmaciens titularisés pour exercer en ville a diminué de près de 7 % en 10 ans. Par ailleurs, les jeunes diplômés s’orientent plus vers un statut salarié en privilégiant les postes d’adjoints en officine, de pharmaciens hospitaliers ou un emploi dans l’industrie pharmaceutique.
Si l’inquiétude n’est pas de mise dans la profession, c’est aussi parce que « le nombre de cessions est encourageant, [démontrant] que les jeunes s’investissent dans l’officine », déclare Alain Delgutte, en charge des pharmaciens d’officine au sein de l’Ordre. Tous métiers confondus, les jeunes de moins de 35 ans représentent le quart de la population des pharmaciens. Ce mouvement est accompagné par la caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens qui, en février, a lancé un fonds doté de 20 millions d’euros pour aider les jeunes qui s’installent.
Les 226 fermetures d’officines de l’an dernier sont dues, pour 6 % des cas à des liquidations judiciaires et 39 % d’entre elles ont restitué leur licence aux autorités, faute de repreneur. 21 % découlent de regroupements entre pharmaciens et 33 % correspondent à une vente avec cession de clientèle.
A noter, les fermetures n’ont toutefois pas créé de déserts pharmaceutiques. Il y a, en moyenne, 32 pharmacies pour 100 000 habitants, avec une densité plus élevée dans les petites villes et réduite dans les grandes agglomérations, hormis Paris.
Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre prône le regroupement comme solution pour « gagner du temps pharmaceutique » et aller vers de nouvelles missions « vaccination, bilans de médication, bilans de prévention, dépistage… » actuellement en discussion au Sénat dans le cadre du projet de loi santé.