Social. Hausse de 50 %, sur 6 ans, du budget européen pour l’aide alimentaire
En raison de la crise économique et sociale résultant de la pandémie, le nombre de personnes ayant recours, en France, à l’aide alimentaire, s’envole depuis quelques mois. Selon Olivier Véran, ministre des Solidarités, près de 8 millions de personnes précaires pourraient bientôt en dépendre. L’annonce, par la Commission européenne, de la hausse, dans le budget européen, sur les 6 prochaines années, de près de 50 % de l’enveloppe affectée à l’aide alimentaire, est un soulagement pour les Banques alimentaires, les Restos du Coeur, le Secours populaire et la Croix-Rouge, associations qui la distribue sur le sol national.
Car si l’Etat français soutient la politique d’aide alimentaire, ce sont les associations qui la mènent et l’Europe qui la finance en grande partie.
Cette hausse budgétaire sera alimentée par : 647 millions d’euros issus du Fonds européen d’aide aux plus démunis (Fead) (contre 583 les 6 précédentes années), 132 millions sur 2 ans du plan de relance européen et un reliquat de 90 millions d’euros du plan pluriannuel en cours (2014-2020).
Pour Patrice Blanc, président des Restos du coeur « cet accord est très rassurant pour faire face à l’augmentation des besoins ». Il rappelle qu’en Europe, 35 millions de personnes relèvent de l’aide alimentaire. Environ 1 repas sur 3 distribué par les associations françaises est financé par l’aide européenne, les 2 autres reposent sur la générosité des donateurs et sur les dons en nature, notamment des entreprises.
En parallèle, le Gouvernement français a injecté 3 milliards d’euros d’aides et de mesures vers les plus démunis. Il est très attentif à l’évolution de la situation car de nouveaux bénéficiaires de l’aide alimentaire ont émergé lors du précédent confinement : indépendants, nouveaux chômeurs, familles ne pouvant plus assumer tous les repas des enfants… Le ministère de la Santé estime que l’ouverture des écoles et donc des cantines, ainsi que le maintien des marchés et de la vie économique pourraient amoindrir les conséquences sociales de ce reconfinement.