Social. La séparation génère une perte de niveau de vie de 20 % pour les femmes
Selon Milan Bouchet-Valat, docteur en sociologie et chercheur à l’Ined, à revenu égal, le niveau de vie d’un couple est 1,5 fois plus élevé que celui de deux célibataires du fait de la mise en commun des ressources. Cet équilibre explose lors des séparations, provoquant des inégalités économiques entre les partenaires. Les femmes sont les plus pénalisées.
En effet, elles gagnent souvent moins bien leur vie que les hommes. Les écarts de rémunération s’accentuent encore plus défavorablement pour elles à la naissance du second enfant. Aussi, lors d’une séparation, les femmes perdent 20 % de leur précédent niveau de vie, contre 3 % pour les hommes, indique l’Insee. Et la précarité les guette car elles sont à la tête de 85 % des familles monoparentales. Si les pensions alimentaires et les diverses aides sociales viennent compléter les revenus de la famille, elles ne sont pas toujours suffisantes pour leur éviter de tomber dans une grande précarité.
A ces problématiques, se rajoute celle du logement. « Dans certaines régions, les familles monoparentales peinent [à se reloger] parce que l’offre locative est limitée », indique Michel Mouillart, économiste du logement et professeur à l’université Paris-X. Gautier Maigne, directeur de département chez France Stratégie, rappelle que « ce qui est vraiment réellement protecteur pour les femmes au moment de la séparation, c’est le fait de travailler ».