Social. Qui sont les 20 % de pères qui renoncent au congé paternité ?
Alors que le Gouvernement réfléchit à allonger le congé paternité, voire à le rendre obligatoire, via le prochain budget de la Sécurité sociale, comment les pères exercent-ils actuellement ce droit créé il y a 18 ans ? Une étude de l’Igas de 2018 indique que, chaque année, 400 000 pères, soit les 2/3, le prenne. Ce congé est indemnisé par la Sécurité sociale de manière « satisfaisante » selon l’Igas.
L’indemnisation est même parfois plus favorable aux demandeurs d’emploi que leur allocation chômage. Quant aux agriculteurs, ils sont aussi très bien couverts, sous réserve que la MSA parvienne à leur trouver un remplaçant.
Comment alors expliquer que 20 % des pères y renoncent ? Qui sont-ils ? Pourquoi ce choix ? Certains hauts cadres se heurtent au plafond des indemnités journalières de la Sécurité sociale et perdent de l’argent lors du congé paternité, sauf si leur entreprise leur verse, dans le cadre d’un accord d’égalité salariale, un complément de salaire. Au-delà de la question financière, ils ne parviennent pas toujours « à se dégager de leurs responsabilités » professionnelles. Les travailleurs indépendants sont également concernés par la perte de revenus. L’U2P, l’organisation patronale qui les représente, plaide pour que leur indemnisation repose sur un pourcentage du bénéfice du mois précédent la demande de congé.
Pour le Gouvernement, cette réforme du congé paternité est « très attendue » et « parle d’égalité des chances et des sexes, d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle ».