Tensions sur les métiers de la métallurgie : Forme-t-on suffisamment pour les besoins des entreprises ?
Quelle est l’ampleur des tensions de recrutement dans les trois métiers emblématiques de la métallurgie : la chaudronnerie, la maintenance et le soudage ? Quels sont les risques ? Comment se positionne la Bretagne ? La dernière étude de l’Observatoire paritaire de la métallurgie propose des éclairages et leviers.
Une tension de recrutement apparaît lorsqu’un déséquilibre existe entre l’offre et la demande sur le marché du travail. En France, la quasi-totalité des secteurs d’activité est concernée.
L’étude publiée par l’Observatoire paritaire de la métallurgie et réalisée par les cabinets MBJ et Helevato analyse la présence de ce déséquilibre pour trois métiers : la chaudronnerie, la maintenance et le soudage. Objectif ? Mesurer l’adéquation entre la demande en compétences des entreprises et l’offre en compétences des salariés (ou futurs salariés) aux niveaux national et régional pour ces trois métiers.
180 000
salariés en 2019
dont 8 700 en Bretagne
25%
des salariés en retraite d’ici 10 ans
3%
le taux de féminisation moyen
Des grands programmes industriels en danger
Le cumul de l’ensemble des effectifs en formation (initiale et continue) menant aux trois métiers ne couvre que la moitié des flux de recrutements.
L’étude souligne que cette insuffisance, présente un risque dans la mise en œuvre des grands programmes industriels, particulièrement, l’énergie, le naval ou l’aéronautique.
L’accès à l’emploi dans les trois métiers est fortement conditionné par la maîtrise de compétences techniques. Plusieurs certifications (titres, diplômes, CQP) et voies existent pour les acquérir. Cette multiplicité limite la lisibilité de l’offre de formations, notamment auprès des non-spécialistes.
Un déséquilibre moins important en Bretagne
En France, les trois métiers sont concernés par l’inadéquation formation/ recrutements. Ce déséquilibre est plus prononcé pour le métier de soudeur comparé aux métiers de chaudronnier et technicien de maintenance.
En Bretagne, seuls 2 des 3 métiers étudiés présentent un déséquilibre formation /recrutements : il s’agit des professions de soudeur et de technicien de la maintenance.
Mesure de l’intensité du déséquilibre :
La méthode retenue pour mesurer ces déséquilibres s’opère sur la base des dynamiques d’emploi annuelles (créations ou contractions des effectifs) auxquelles s’ajoutent les remplacements pour départs en retraite et les mobilités professionnelles. La somme de ces évolutions est comparée aux flux de sortants de formation professionnelle initiale et continue.
Quelles préconisations pour y remédier ?
Quatre axes d’amélioration sont évoqués dans l’étude pour réduire les tensions de recrutement :
- Renforcer le pilotage de l’ensemble de l’effort de valorisation des métiers et de formation
- Développer les actions de promotion des métiers et des formations
- Développer les processus qualifiants et la gestion interne des compétences par les PME
- Développer l’offre et l’effort de formation
Ces pistes d’action sont détaillées dans le rapport final (pages 205 à 223).
À retenir
- Une richesse de certifications qui limite la lisibilité de l’offre, notamment pour les non-spécialistes ;
- Le cumul de l’ensemble des effectifs en formation menant aux trois métiers ne couvre que 50% des flux de recrutements ;
- Une faiblesse de la formation initiale : 1 soudeur sur 20 provient de la formation initiale.