Territoires ruraux. Comment lutter contre les inégalités entre les jeunes ?
Partir ou rester ? C’est le dilemme des jeunes ruraux, face à l’offre de formation restreinte sur les territoires, puis face aux opportunités d’emploi. Dès l’adolescence, l’idée germe : « être prêt à bouger […] vers la grande ville ».
L’Injep étudie les trajectoires de ces jeunes ruraux et les freins à la mobilité, notamment les coûts de l’orientation, financiers certes, mais aussi amicaux, pour certains amoureux, et le désir de rester sur « leur espace d’origine ».
Ces jeunes ruraux, un tiers des 15-17 ans, enregistrent un niveau de réussite « égal voire supérieur aux taux nationaux » mais leurs trajectoires sont « largement déterminées par une histoire de kilomètres », note Salomé Berlioux, fondatrice de l’association Chemins d’avenirs. Ils privilégient les filières courtes : les 15-19 ans sont 58 % en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, 13 points de plus que leurs homologues urbains… avec pour objectifs, d’avoir un métier mobilisable localement et être indépendants très vite.
Les institutions scolaires locales participent à ce positionnement avec leurs « enjeux de remplissage de leurs classes de BTS ou de CAP ». Le tissu économique, les entreprises locales y contribuent aussi « dès les classes de collège ».
La crise du Covid et les confinements, particulièrement difficiles en ville, n’aideront pas à inverser la tendance.
La trentaine de campus connectés « cocons loin des villes », comme le titre le journal Le Monde, offre, à ces jeunes, de poursuivre des études supérieures en restant sur leur territoire, à moindre coût, sans rupture avec le milieu affectif.