Transport aérien. Le renforcement de l’écocontribution menace 150 000 emplois en France
Sur les 149 propositions de la Commission citoyenne pour le climat visant à réduire les émissions des gaz à effet de serre, 8 concernent spécifiquement le transport aérien. Si certaines appellent au développement d’une filière de biocarburant et d’une « écocontribution européenne », la plupart visent à lourdement augmenter le coût des voyages en avion et à interdire la construction de nouveaux aéroports et l’extension des actuels. Quelles pourraient être les conséquences économiques sur un secteur déjà durement éprouvé par la crise sanitaire ?
Selon Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français, « si ces propositions sont suivies d’effet, c’est la mort annoncée de plusieurs compagnies aériennes et aéroports en France ».
La mesure la plus controversée est l’écocontribution renforcée qui doit dissuader les gens de prendre l’avion. Selon une étude d’impact de la Direction générale de l’aviation civile, cette mesure coûterait 4,2 milliards d’euros annuels aux compagnies aériennes (440 millions actuellement) et se traduirait par « une perte de trafic compris entre 14 et 19 %, voire plus » et la perte de « 120 000 à 150 000 emplois » directs ». Sans compter les destructions d’emplois indirects liés aux délocalisations d’entreprise, à la disparition des liaisons aériennes, au recul du tourisme…
Environnementalement parlant, cette mesure permettrait d’économiser 3,5 millions de tonnes de CO2 sur un total de 441 millions de tonnes émises en France en 2019, soit 0,79 %. Ce gain modeste est par ailleurs incertain : les vols supprimés en France pourraient être déplacés vers d’autres pays européens et certains voyageurs français, pour éviter l’écocontribution, prendront leur vols long courrier hors de France.
Le projet de loi est attendu pour la fin du mois.