Travail temporaire. Les cadres composent désormais 17 % de l’effectif intérimaire national
Fortement impacté par la crise sanitaire, le travail temporaire a régressé de 70 % entre le 15 et le 20 mars, de 61 % en avril et de 50 % en mai selon Prism’emploi, l’organisation professionnelle du secteur. « L’onde de choc [du Coronavirus] a été 4 à 5 fois plus importante que pendant la crise de 2009 », analyse Isabelle Eynaud-Chevalier, déléguée générale de Prism’emploi.
Le BTP est bien sûr le secteur le plus touché. Il enregistre une baisse d’activité de 80 % (alors qu’il émet 20 % des demandes de missions d’intérim) contre 50 % pour l’industrie, le commerce et les services et 30 % dans le transport-logistique.
La demande pour les catégories ouvriers décroît davantage que celle des employés. La baisse est moindre pour les cadres et professions intermédiaires (30 %) car ils peuvent télétravailler. Leur autonomie et leur possible travail à distance en font des recrues recherchées. Ils représentent désormais, et de façon inédite, 17 % de l’emploi intérimaire.
Afin de limiter la casse sociale, près du quart des 90 000 ETP intérimaires ont été placés en chômage partiel en avril.
Pour Isabelle Eynaud-Chevalier, « la crise révèle aussi la nécessité de déployer efficacement et avec agilité les compétences des intérimaires, par métier et par bassin d’emploi ». Elle espère une synergie avec les acteurs privés et publics pour que l’intérim contribue au mieux aux plans de relance territoriaux et sectoriels.