Un quart des adultes en difficulté avec les compétences de base

Selon la note d’analyse réalisée par la Dares, de nombreux Français ne maîtrisent pas suffisamment les compétences de base, ce qui impacte à la fois leur vie quotidienne et professionnelle. Ces résultats sont issus de l’enquête « Évaluation internationale des compétences des adultes » (Piaac) réalisée par l’OCDE auprès des adultes de 16 à 65 ans dans 31 pays.

Cette dernière évalue l’ensemble des compétences nécessaires à la recherche, à la compréhension et à l’usage d’informations au quotidien. Elles se répartissent en trois domaines : la littératie, la numératie et la résolution adaptative de problèmes sur des supports informatiques (identifier une solution à un problème dont les termes peuvent évoluer).

Plus d’un quart des adultes ont une faible maîtrise des compétences de base, que ce soit en littératie, en numératie ou en résolution adaptative de problèmes sur des supports informatiques. Les résultats français sont proches de la moyenne des pays de l’OCDE.

Une faible proportion d’adultes excelle dans les compétences fondamentales : seulement 9 % démontrent un niveau élevé en littératie, tandis que 12 % atteignent ce même niveau en numératie. Plus rares encore sont ceux qui maîtrisent la résolution de problèmes sur supports numériques : seuls 4 % affichent des compétences avancées dans ce domaine.

Quels sont les éléments qui influent sur la maîtrise de ces compétences de base ?

L’âge est le principal facteur d’inégalité. Les personnes âgées de 55 à 65 ans qui sont les plus en difficulté dans chacun des trois domaines observés.

Le parcours scolaire et le niveau de diplôme sont aussi des facteurs discriminants. Ainsi, la maîtrise des compétences de base augmente avec le niveau de formation.

• Chez les individus sans diplôme ou au diplôme de niveau inférieur au CAP ou au BEP : 58 % ont une faible maîtrise en littératie, 59 % en numératie et 58 % en résolution adaptative de problèmes ;
• Chez les diplômés du supérieur : seuls 8 % montrent des faiblesses en littératie et en numératie, et 11 % en résolution de problèmes numériques.

D’autres caractéristiques sociodémographiques, comme l’origine sociale et géographique, jouent également un rôle :

•  Les individus issus de familles ouvrières sont plus susceptibles (28 %) d’avoir une faible maîtrise en littératie, comparé à ceux issus de familles de cadres (6 %) ;
• Les personnes nées à l’étranger, en particulier celles dont le français n’est pas la langue maternelle, rencontrent davantage de difficultés. En littératie, 60 % de ce groupe présentent une faible maîtrise, contre 50 % pour les personnes nées à l’étranger, mais francophones de naissance. C’est le cas de seulement 22 % des natifs de France.

La faible maîtrise des compétences de base et du numérique peut engendrer des répercussions importantes : obstacle à la réalisation des démarches administratives, difficultés d’accès à la formation ou frein à l’employabilité.

En Bretagne, France Travail et le Conseil régional financent des actions de formation pour consolider les compétences de base.