Vétérinaire rural. Crise des vocations

Les vétérinaires se font de plus en plus rares. Des fermetures de cabinets ont été constatées dans l’Aude, dans l’Oise. Si la Bretagne n’est pour l’instant pas concernée, l’inquiétude est de mise du côté des éleveurs. Pourquoi une telle situation ? Parce que les « jeunes qui sortent des écoles vétérinaires se destinent plus naturellement à la médecine canine (les animaux de compagnie) » qu’à la rurale, indique le docteur vétérinaire Philippe Hénaff, président de l’Ordre des vétérinaires de Bretagne.

Sur les 1 300 vétérinaires bretons, seuls 37 % optent pour une compétence auprès des animaux d’élevage.

En effet, l’activité vétérinaire auprès des animaux domestiques est plus rentable financièrement (les temps de trajet des vétérinaires d’élevage ne sont pas rémunérés), moins physique. Les gardes et astreintes sont mieux réparties alors qu’elles reviennent tous les 2 à 3 jours pour les vétérinaires ruraux. Par ailleurs, l’image écornée de l’élevage, l’influence des mouvements végan, n’incitent pas les vocations vers les productions animales. Enfin, les agriculteurs ayant gagné en « technicité, beaucoup pratiquent des actes courants. Quand nous appelons le vétérinaire, c’est pour des problèmes que nous n’avons pas réussi à résoudre par nous-mêmes », indique Thierry Le Druillennec, éleveur et président du Groupement de défense sanitaire du bétail de Bretagne. Conséquence : « beaucoup de jeunes confrères […] démissionnent après leur diplôme » suite à une image erronée du métier, relate Philippe Hénaff.

Pour remédier à cette situation, rendre le métier de vétérinaire rural plus attrayant et axé sur la prévention, la FNSEA souhaite développer la contractualisation entre les agriculteurs et ces derniers.