Voiture électrique. Un plan pour atteindre 1 million de véhicules d’ici 2022
Emmanuel Macron annonce une série de mesures pour faire décoller le véhicule électrique en France. Il s’appuie notamment sur le rapport de Xavier Mosquet et de Patrick Pélata, deux experts de l’industrie automobile qui jugent que la France n’est pas si mal positionnée en la matière mais qu’elle doit maintenir les efforts pour atteindre l’objectif fixé dans le cadre stratégique de filière : 1 million de véhicules électriques et hybrides rechargeables d’ici à 2022.
Différentes mesures doivent être prises pour convaincre les consommateurs : maintien de la prime à la conversion de 6 000 euros, accès à des voies réservées, des places de stationnement gratuites… Xavier Mosquet rappelle que « ces dispositifs ont été efficaces en Californie, aux Pays-Bas ou en Norvège ».
Un plan de déploiement des bornes de recharge sera lancé ainsi qu’une cartographie publique de ces dernières. Actuellement, la France compte 25 000 bornes de recharges publiques (et 180 000 privées) mais il en faudrait 100 000 à l’horizon 2022. Par ailleurs, les entreprises vont être incitées à s’équiper de flottes électriques. Enfin, l’Etat, dont 15 % de la flotte est électrique, s’est engagé à atteindre 50 %.
Mais pour que le déploiement du véhicule électrique soit complet, la France va soutenir la création d’une filière européenne de conception et de fabrication de batteries en mobilisant 700 millions d’euros sur 5 ans. L’Allemagne y injectera 1 milliard d’euros d’ici à 2022. Toute l’industrie automobile européenne soutient cette initiative qui permettra de ne plus dépendre des entreprises asiatiques.
Quel sera le bilan pour l’emploi dans la filière ? Dans une étude de 2017, la Commission européenne conclut que les voitures électriques engendreront, d’ici à 2030, la perte de 16 600 emplois sur les 3,4 millions que compte la production manufacturière automobile européenne. Mais elle n’a pas pris en compte les pertes d’emplois générées par la production asiatique des batteries. Une étude de mai 2018 de l’institut FTI Consulting estime que l’industrie automobile allemande pourrait perdre, en 10-12 ans, 16 % de sa main-d’œuvre, soit 130 000 emplois. Mais, si une filière européenne de batteries voyait le jour et si l’Allemagne importait 10 % des composants du véhicule électrique et non plus 50 % comme actuellement, 267 000 emplois pourraient être créés.
Pour quel bilan environnemental ? Selon une étude de l’Adème, la quantité de CO2 émise par un véhicule électrique en France en 2030 pourra varier du simple au double selon les choix énergétiques réalisés (charbon, nucléaire, éolien…). Une étude de 2018 de l’Agence européenne de l’environnement a calculé l’indice global de toxicité pour les humains et les eaux douces des différentes motorisations thermiques ou électriques. Bilan : l’indice de toxicité de l’électrique est +200 % supérieur à la thermique en raison de l’extraction de métaux rares. Ce score pourrait favorablement évoluer avec la production d’une électricité à base d’énergies renouvelables et l’amélioration des techniques d’extraction.